lundi 31 mars 2008

Zemmour face à Robert Ménard - RSF



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[3/04/08 : ajout de la deuxième partie, pour le sport!]

Zemmour face à Guy Bedos


vendredi 21 mars 2008

"Petit Frère" : pour le Nouvel Observateur, Zemmour "dérape"

Une critique publiée sur le site littéraire du Nouvel Obs.

La critique d'un succès: «Petit Frère»

Zemmour dérape
Par Jacques Nerson

Alors que les fanatiques s'efforcent d'importer en France le conflit israélo-palestinien, Eric Zemmour leur apporte son aide avec un libelle plein de haine

Deux récits s'entrecroisent. D'une part, l'assassinat crapuleux de Simon Sitruk par son ami d'enfance et voisin de HLM Yazid Chadli. D'autre part, l'enquête menée par le narrateur, un juif de gauche chargé en haut lieu de dissimuler au public l'aspect antisémite de l'affaire.

L'histoire s'inspire de l'enlèvement en 2006 du malheureux Ilan Halimi, torturé trois semaines durant dans une cave de Bagneux, puis exécuté par le «gang des barbares» dirigé par le jeune black Youssouf Fofana. Quel but Zemmour poursuit-il en faisant de ce fait divers terrifiant le symbole du conflit judéo-arabe?
Le but de ceux qui jettent de l'huile sur le feu: propager l'incendie. Il entend en effet démontrer que le pullulement des musulmans - islam et islamisme jetés dans le même sac - a eu raison de la France éternelle, et que les juifs français seraient bien avisés d'émigrer.
La France? «Un pays d'Arabes et de Noirs. Des millions et des millions. Ils tirent la France vers le bas. Avec eux on devient un pays du tiers-monde. Les Français ont peur d'eux. Ils n'osent plus rien leur dire. Les Arabes nous égorgeront, nous les juifs, et les Français ne lèveront pas le petit doigt. Les Français, ils font avec les musulmans comme ils ont fait avec les Allemands. Tous des collabos. Tous des lâches.»


Il ne réserve pas ses flèches qu'aux Arabes: essayez d'inventorier les occurrences du mot «nègre» dans son roman... Il faut voir aussi comme il parle des femmes.
Si cette pétasse de Clotilde «vaut mieux que ses cuisses courtes et ses gros nichons», c'est qu'elle raille les garçons trop attentifs à son plaisir pour être virils: «Mais putain, on veut de la bite, nous, de la bonne, de la bien grosse. Je ne suis pas une lesbienne, moi, je voudrais qu'il me baise comme une brute, qu'il me fasse mal, merde, qu'il me déchire.»
A la fois poète et sexologue, le garçon! «Victimes et coupables» du sida, les homosexuels recoivent à leur tour leur paquet: «Dans toute société traditionnelle, fondée sur la pudeur et le secret, le respect de la vie et la peur de la mort, les "homos" auraient été stigmatisés et isolés, à l'instar des pestiférés de jadis.» Mais ceux qui excitent le plus son courroux sont les militants antiracistes, qui, pour avoir prôné le métissage culturel, ont du sang sur les mains.

L'auteur ne manquera pas de dire qu'il s'agit d'un roman, qu'il ne partage pas toutes les idées des héros. A d'autres! S'il les désapprouvait, il leur opposerait des arguments qui tiennent la route. Il ne faut pas être bien malin pour deviner de quel côté penche son cœur. Grand habitué des talk-shows, on peut compter sur lui pour vendre son livre. Un livre d'autant plus déplaisant qu'il est de style approximatif et n'a pas l'excuse du talent.
Tremper sa plume dans la haine ne suffit pas à écrire comme Céline.

J. N.


«Petit frère», par Eric Zemmour, Denoël, 208 p., 20 euros.