samedi 27 octobre 2007

Zemmour vs Romane Bohringer


Zemmour vs (?) Eric Brunet

Eric Brunet face à Zemmour et Nolleau dans l'emission On est Pas Couché, à l'occasion de la sortie de son livre "Être riche, un tabou français"



Partie 1

>

Partie 2

Et le drapeau français flotta sur la campagne présidentielle.

Publié le 21 avril 2007 (Le Figaro)

De Jaurès à de Gaulle, en passant par « La Marseillaise » et le ministère de l'Identité nationale, la bataille s'est ordonnée autour de valeurs et de symboles. Le récit d'Eric Zemmour.


Ce fut la campagne des rebelles. Rebelles professionnels, rebelles de salon ; contempteurs du « système » alors qu'ils en sont pour la plupart issus. « Rebellocrates », aurait rigolé le regretté Philippe Murray. La campagne des fautes de français et des bourdes, la campagne de la « bravitude », où l'avis de la sommaire rappeuse Diam's vaut bien celui du philosophe André Glucksmann. La campagne des mauvais élèves, dont les premiers de la classe avaient été préalablement exclus, les héritiers guillotinés. À droite, Alain Juppé revint du Canada pour porter humblement le pavois de Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin resta enfermé à Matignon ; à gauche, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn furent vaincus, humiliés par une Ségolène Royal qu'ils regardaient depuis vingt ans avec condescendance et mépris.


Sarkozy était rebelle parce qu'il avait affronté Chirac ; Ségolène parce qu'elle était femme ; Bayrou parce qu'un soir de l'été 2006, il avait brocardé Claire Chazal et vitupéré la puissance de TF1 ; Le Pen parce qu'il s'appelait Le Pen ; Marie-George Buffet parce qu'elle avait effacé Parti communiste français de ses affiches ; Villiers parce qu'il s'en prenait à l'islam ; Olivier Besancenot parce qu'il ne portait jamais de cravate... Douze candidats tous rebelles. Qui tous les soirs joueraient les douze salopards.


Les rebelles sont aussi de grands solitaires. Ils décident seuls, libres. De Gaulle serait satisfait au moins sur un point : le régime des partis a souffert. « Quand ça va bien, il n'écoute personne, quand ça va mal, il n'écoute personne », notait, dépité, un proche de Sarkozy. Ségolène Royal ne traitait pas mieux les « éléphants » socialistes. Dédaignés, convoqués, puis renvoyés, ils barrissaient aux ordres, observant, désabusés, la campagne confuse et irrationnelle de leur candidate. À ce petit jeu, Ségolène Royal gagna une réputation funeste d'incompétence, qu'elle préféra mettre sur le compte de la misogynie française. François Bayrou menait campagne avec une petite bande de copains, conduits à la baguette par Marielle de Sarnez ; on se serait cru dans les films de Claude Sautet des années 1970 ; derrière, les élus centristes suivaient, terrorisés, essayant de ne pas penser aux législatives où ils auraient besoin de l'UMP pour être réélus. Jean-Marie Le Pen, lui, se souciant comme d'une guigne de l'appareil du FN, avait monté une affaire familiale avec sa fille et ses juvéniles amis : c'était Marine et les garçons.


Jean Jaurès, consacré grand homme de cette élection


Ces grands solitaires sont volontiers égocentriques, parfois violents, voire un brin méprisants. Lorsqu'Éric Besson, le spécialiste des affaires budgétaires au PS, conteste les chiffres de la candidate et claque la porte, Ségolène, plus royale que jamais, laisse choir : « Qui connaît Monsieur Besson ? » Ce dernier s'en inspirera pour le titre d'un livre best-seller, écrit dans l'urgence et la fureur. Et appellera à voter Sarkozy. Qui tancera d'importance Pierre Méhaignerie qui reprochait également à son candidat des promesses aventureuses. En mars, Azouz Begag raconta lui aussi ses déboires ministériels, lorsque Sarkozy menaçait de lui « casser la gueule ».


Cette campagne fut enfin l'heure de gloire des anonymes, à qui TF1 offrit leur quart d'heure de célébrité. Ségolène Royal joua à l'infirmière, Bayrou dragua les jolies étudiantes, Le Pen raconta ses guerres, Sarkozy endossa son habit de gardien d'immeuble qui interdit qu'on égorge le mouton de l'Aïd dans la baignoire.


Et vogue la galère, au gré des tempêtes médiatiques. Aucun candidat ne tenait le timon de cette campagne, aucun thème ne donnait le cap, ni le chômage comme en 1981, ni la fracture sociale comme en 1995, ni l'insécurité comme en 2002. Le seul à s'y essayer, à l'ancienne, fut Nicolas Sarkozy. Le 14 janvier, à la porte de Versailles, le ministre de l'Intérieur surprit par un discours bonapartiste, gaullo-social, exaltant la France et le travail, citant à foison et Jaurès et Zola, prenant à revers des socialistes qui avaient déjà mis dans leur viseur « Sarko l'Américain, le néoconservateur à passeport français ». Deux mois plus tard, alors que ses sondages s'effritaient, Sarkozy remit le couvert patriotique avec son ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. Ses adversaires tombèrent dans le panneau. On ressortit Vichy du placard. Sarkozy joua l'innocent. Ses sondages remontèrent. Sous le haut patronage de Jeanne d'Arc, Ségolène Royal s'aligna, Marseillaise à tue-tête et drapeau tricolore dans les chaumières. Besancenot « flippa », Bové s'étrangla, Bayrou appela au calme. En vain. Personne n'agita le drapeau européen. « La nation est le seul bien des pauvres », disait déjà Jaurès, consacré grand homme de cette élection.


Pour le reste, Sarkozy suivait au jour le jour les sondages, réagissait à « l'actu ». Comme ses rivaux. On passait d'un sujet à l'autre. On n'était plus dans le marketing de l'offre, mais dans celui de la demande. Les candidats se comportaient comme des animateurs de télévision qui « zappaient » de peur que le téléspectateur ne le fît lui-même.


François Hollande, futur M. Pièces Jaunes, disait le PS


L'actualité ne manqua ni de talent ni d'à-propos. On aborda la question du logement grâce aux tentes fort télégéniques des Don Quichotte. Celle de l'ISF grâce à François Hollande qui « n'aimait pas les riches », alors qu'il le payait. Comme Sarkozy qui dut en plus répondre à des questions sur son maçon. Bayrou, lui, ne devait pas l'ISF, car il était un exploitant agricole. « Il est éleveur de chevaux ; je croyais qu'il avait été ministre de Balladur et de Juppé », fustigea drôlement Hollande, futur M. Pièces Jaunes, se moquait-on au PS. On arrivait parfois à rire.


Tous les candidats se débarrassèrent de la menace médiatico-sondagière que représentait Nicolas Hulot en signant son Pacte écologique et en l'oubliant la caméra à peine éteinte. On traversa les Alpes pour faire un petit tour défiscalisé en Suisse grâce à Johnny. En février, Airbus annonça un plan de redressement drastique. Les avions pour Toulouse furent remplis de candidats. Qui promirent tous que l'État français ne les laisserait pas tomber. Quelques semaines plus tard, on apprit que l'éphémère et très chiraquien patron d'EADS, Noël Forgeard, avait empoché quelques millions d'euros pour prix de son mauvais travail. Ségolène Royal et Marie-George Buffet le sommèrent de « rendre l'argent » ; Sarkozy et Bayrou dénoncèrent « les patrons voyous » ; mais aucun d'entre eux ne prit le temps de réfléchir aux dérives d'un système économique mondial mis au service des actionnaires et des consommateurs. Pas le temps. Et pas envie : il eut fallu avouer que l'économique s'était émancipé du politique, que le pouvoir avait déserté le pouvoir. Que le social était orphelin de ce divorce entre économique et politique.


La gauche payait cette rupture au prix fort. Lorsque Ségolène Royal prétendit lancer une grande mesure sociale, son « contrat première chance » tourna en eau de boudin, aussitôt traduit par les syndicats en CPE de gauche. Royal n'insista pas.


L'heure du social ne sonna jamais. Au contraire de celle de la sécurité. Ce thème avait été la vedette unique de la campagne de 2002. On l'avait négligé en 2007, jusqu'à ce qu'un Togolais, clandestin de trente-deux ans, délinquant multirécidiviste, « un jeune » dans le jargon médiatique, resquilla à la gare du Nord. Le banal contrôle tourna à l'émeute. La gauche commit l'erreur de dénoncer par réflexe le climat « détestable » entre policiers et « jeunes » ; Royal, fine mouche, qui avait séduit les militants socialistes avec les « camps militaires pour les jeunes délinquants », corrigea très vite. Trop tard. Sarkozy dénonça les socialistes « complices des fraudeurs et des voyous » et sonna la charge de la cavalerie contre « l'idéologie soixante-huitarde ».


Une campagne Téfal où rien n'attache


L'insécurité régna en maître pendant quarante-huit heures. Mais c'était décidément une campagne Téfal : rien n'attachait. Cette bataille rangée entre gendarmes et voleurs laissa toutefois des traces de coups. Sur Bayrou. Ses sondages, qui étaient montés jusqu'à 20 % d'intentions de vote, redescendirent. Le lecteur des fables de La Fontaine dénonça la complicité du « compère et de la commère », Sarko et Ségo, rien n'y fit. Des Antilles, il eut l'idée d'annoncer la suppression de l'ENA. Sa dégringolade cessa, bien que ses plus brillants soutiens, venus des rangs socialistes, les Gracques ou Spartacus, aient tous accompli leurs études dans la célèbre école.


Ensuite, Bayrou dénicha un dialogue que personne n'avait lu, peut-être pas les intéressés eux-mêmes, entre Sarkozy et le philosophe athéiste et soutien de José Bové, Michel Onfray, dans lequel le candidat UMP cherchait « le gène » des pédophiles et des adolescents suicidaires. « Cette thèse anti­scientifique et antihumaniste remet en cause les valeurs communes autour desquelles a été construite la société française » : Bayrou avait visé Sarkozy en pleine tête, alors que Ségolène Royal n'en rajoutait guère. Elle ne sentait pas ce thème-là. Il est vrai qu'elle avait demandé au public de ses meetings de ne pas siffler Sarkozy - « Pas de hou » - avant de mettre en cause la stabilité mentale de son adversaire. « Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie. »


Le Pen lui aussi changeait de pied : un jour, il interdisait à Sarkozy, « fils d'immigré », le droit de devenir président ; un autre, il se précipitait sur la dalle d'Argenteuil, pour serrer la pince de ses habitants qui n'étaient « pas des Beurs, mais des Français » ; un jour, il ne « s'interdisait pas d'appeler Sarkozy entre les deux tours », un autre, il voyait en Sarkozy « le chef de la racaille politicienne ».


Il y avait « deux matchs dans le match » : Sarkozy contre Le Pen, Bayrou contre Royal. Plus on se rapprochait du premier tour, plus la campagne prenait des allures de référendum anti-Sarkozy. Il focalisait les attaques. « On dit que je fais peur », se plaignit-il à ses amis. Plus psychologique, Bayrou analysait aussi une situation inédite : « Chacun porte une inquiétude : Sarkozy parce qu'on sait où il va, Royal parce qu'on ne le sait pas. »


« Au PCF, il n'y a plus que l'os »


Peu à peu, au fil des discours, on devinait en creux, chez Sarkozy, une tentation protectionniste : TVA sociale, préférence communautaire, colbertisme industriel, euro faible. Mais peut-être parce qu'ils savaient ce projet populaire, ses adversaires, même les centristes européistes, ne le lui reprochèrent pas. Les libéraux qui soutenaient Sarkozy tordaient le nez, en se disant que ce n'était là que promesses électorales, et que leur candidat, une fois élu, s'inclinerait devant Bruxelles. Comme Chirac en 1995.


Dans les derniers jours de campagne, on se polarisa plutôt sur des fantasmes d'alliances, entre Sarkozy et Le Pen d'une part, Bayrou et Royal de l'autre. Michel Rocard, et puis Bernard Kouchner incitèrent Royal à tendre la main à Bayrou avant le premier tour. « Une rocarderie », jugea sans aménité Jean-Christophe Cambadélis. On se serait cru un instant revenu en 1988, lorsque François Mitterrand sonnait « l'ouverture » aux centristes, et que Charles Pasqua exaltait « les valeurs communes » entre gaullistes et frontistes.


Mais les lignes avaient bougé depuis près de vingt ans. Comme l'a fort bien compris Sarkozy : « La France a viré à droite. Ségolène Royal est plus à droite que Jospin, et moi je suis plus à droite que Chirac ; Bayrou est plus à droite que Lecanuet ; il n'y a que Le Pen qui soit moins à droite. » Et le vieil allié du Parti socialiste, qui n'était plus que l'ombre de lui-même : « Au PCF, il n'y a plus que l'os », diagnostiquait Hollande. La gauche n'avait jamais été aussi faible dans le pays, depuis... 1969. L'année érotique chantée par Serge Gainsbourg fut aussi celle où le gaulliste Georges Pompidou affronta le centriste Alain Poher au second tour. Comme un présage ?

samedi 20 octobre 2007

Zemmour vs Augustin Legrand


Zemmour vs Dominique Sopo

Echange suite à un premier article de Sopo (Président de SOS Racisme) sur Eric Zemmour le 28/09/2007 dans le journal "Le Monde". Ce dernier n'hésite pas à lui répondre, toujours dans "Le Monde" le 11/10/2007. Appréciez.


D'une époque à l'autre, par Dominique Sopo
LE MONDE | 28.09.07 | 14h00

Il y a comme ça des moments qui sont plus parlants sur l'air du temps que bien des thèses et des analyses savamment exposées. Un de ces moments se déroula le dimanche 23 septembre, sur France 5, dans l'émission "Ripostes". Sujet : l'immigration et le projet de loi en discussion au Parlement que l'auteur, le ministre de l'immigration, était invité à défendre sur le plateau. Face à Brice Hortefeux : Philippe Val, Patrick Weil et Christiane Taubira. Au côté du ministre un journaliste dont la pensée réactionnaire lui assure le statut de "bon client" des plateaux télé : Eric Zemmour.



On le connaissait. C'était lui qui, il y a peu, pensait avoir eu le courage inouï - téméraire ? - de dénoncer la prise de contrôle de nos modes de pensée par les homos et les bonnes femmes. Tout heureux d'échapper à la mort que de si redoutables adversaires risquaient de lui infliger - gloire soit rendue à son courage physique et intellectuel -, notre homme, d'émission en émission, s'enfonça avec toujours plus d'assurance dans le cul de basse-fosse de la réaction. Ainsi va notre tonton bégueule, celui qu'on laisse délirer pendant les repas de famille du dimanche, tantôt en souriant de ses propos, tantôt en en éprouvant quelque gêne.

Mais ce tonton, il est toujours excusé, car on sait quel est son problème : il a peur. Et, tout comme notre tonton, Eric Zemmour a peur. Peur du temps qui passe. Peur des valeurs qui foutent le camp. Peur du monde tel qu'il va. Et comme tout homme qui a peur, Eric Zemmour a besoin de débusquer ceux qui lui causent de tels tourments. Les gonzesses et les pédés donc, c'est déjà entendu. Mais, à l'occasion de l'émission "Ripostes", M. Zemmour a rajouté une ligne à sa liste : les immigrés qui ont l'avantage d'être de bons boucs émissaires pour les réactionnaires contemporains qui se réfèrent à l'"avant".

L'"avant" d'une France où les homos se cachaient ou se mettaient des plumes dans le cul - ce qui permettait de ne pas les voir ou de pouvoir les éviter. L'"avant" d'une France où les femmes langeaient et élevaient gentiment leur progéniture. L'"avant" d'une France où les Arabes et les Africains avaient le bon goût d'en être éventuellement partie prenante, mais toujours dans le cadre circonscrit de l'espace colonial. Mais, pour M. Zemmour, rien ne va plus avec les immigrés. Car les immigrés - Africains et Algériens, précisa-t-il - contractent des mariages qui renvoient à une réalité quasi unique. Non pas l'amour ! Non, pour M. Zemmour, un immigré qui se marie n'est pas amoureux, il est fraudeur. Et la sentence est définitive : "La réalité des mariages aujourd'hui, c'est un nombre incalculable de mariages arrangés pour obtenir des papiers à des gens en Algérie, en Afrique." Et puis à cause des immigrés, nous apprit M. Zemmour, "la barbarie identitaire, elle est déjà là dans les quartiers, dans les banlieues".

Mais le cas de M. Zemmour ne serait pas intéressant s'il se réduisait à la seule analyse d'un personnage qui pense que le nec plus ultra du courage intellectuel consiste désormais à dire tout haut ce que Jean-Marie Le Pen pense tout haut. Le cas Zemmour est intéressant, car il est le symptôme d'un changement d'époque. Car que représente très exactement la décomplexion de M. Zemmour ? Elle représente le retour sur le devant de la scène des peureux, des rancis et des paranoïaques, tous ceux qui, depuis vingt ans, ont souffert le martyre de l'antiracisme à cause de qui on ne pouvait plus dénoncer les-bougnoules-qui-viennent-jusque-dans-nos-bras-égorger-nos-baguettes-et-notre-saucisson.

Et à côté, que voit-on ? Un corps social qui regarde presque sans broncher une poignée de députés extrémistes instaurer l'identification génétique des enfants d'immigrés et l'officialisation rampante mais certaine de l'ethnicisation des problèmes sociaux à travers la première étape que constitue la légalisation des statistiques fondées sur les "origines ethniques et raciales". Une société atone face à ces mêmes événements. Des compagnons de route des luttes antiracistes silencieux. Mais un silence cohérent avec ce changement d'époque. Pas très grave. Après tout, n'est-il pas temps pour de nouvelles générations d'entrer en scène et de s'indigner ? Pour ces nouvelles générations aussi, une nouvelle époque doit commencer.

____________________________________________

Immigration : le réel interdit, par Eric Zemmour
LE MONDE | 11.10.07 | 15h00

Il a posé sur son petit bureau ses petites armes de petit flic de la pensée. Il a tiré, dans Le Monde du 29 septembre. Mollement. "Réactionnaire", dit-il ; et puis, "il parle comme Le Pen" ; et puis encore "il a peur, Zemmour". La routine. Dominique Sopo n'est pas très inventif. Pauvre Sopo, présidence de SOS-Racisme, ça eût payé. Jadis entre Coluche et Simone Signoret ; désormais médiocre collecteur de subventions, et gendarme sifflant les "dérapages sur l'immigration". Gendarme de Saint-Tropez.



Même pas peur ! Les temps changent. Il s'en plaint. Comme un vulgaire réactionnaire. Mais un réactionnaire préfère les chansons d'Aznavour et Brel à celles de Joey Starr ou Cali. Les rentrées littéraires avec Aragon, Mauriac, ou Jacques Laurent, plutôt qu'avec Christine Angot ou Amélie Nothomb. Déteste l'architecture de l'après-guerre. Donnerait trente années de FIAC pour un seul tableau de Vermeer. Ne croit pas que "le niveau monte à l'école". N'associe pas spontanément le "langage caillera" à Rimbaud. Ne s'extasie pas devant les familles recomposées. A la nostalgie du temps où la France était "la grande nation". Bref, un réactionnaire est un homme sans goût ni raison qui mérite les camps de rééducation. Un criminel.

On peut le rassurer, Sopo en est loin. Sa pensée est simple, voire tautologique : ce sera mieux demain. Pourquoi ? Parce que ce sera demain. Sopo est un progressiste. On allait dire à l'ancienne. Mais on ne voudrait pas le vexer. Sopo ne s'est pas aperçu que la religion du progrès était morte dans les tranchées de 1914. Il n'a qu'un siècle de retard. Sopo ne sait pas qu'on a lu Pierre-André Taguieff ; on a bien compris que le progressisme antiraciste n'était que le successeur du communisme, avec les mêmes méthodes totalitaires mises au point par le Komintern dans les années 1930. "Tout anticommuniste est un chien", disait Sartre. Tout adversaire de l'antiracisme est pire qu'un chien. En tout cas, dit Sopo, ne devrait pas être invité à la télé. La télé, c'est important pour Sopo. C'est vrai, on ne l'y voit pas assez. Amis producteurs, faites quelque chose !

Pendant vingt ans, l'antiracisme, Sopo le reconnaît lui-même, a régné en maître sur nos esprits. Alors, faisons son bilan. Le multiculturalisme qui remplace l'assimilation ; l'ethnicisation des questions sociales plutôt que la lutte des classes ; la déconstruction du roman national remplacé par la concurrence victimaire ; la haine institutionnalisée de la France autour de la figure totémique de Dupont Lajoie.

IDIOTS UTILES DU CAPITALISME

L'antiracisme fut le rideau de fumée qui occulta la soumission socialiste aux forces libérales. Les antiracistes ont avec la finance internationale un point commun essentiel : le refus des frontières. Avec les progressistes de tout poil, ils ont détruit les derniers obstacles à la toute-puissance du marché : famille traditionnelle, nation, Etat. Les premiers servent les intérêts de la seconde. Idiots utiles du capitalisme.

Osons donc ce que Sopo interdit ; réintroduisons le réel dans le débat récent autour de l'immigration. Selon le ministère des affaires étrangères, 30 % à 80 % des actes d'état civil sont frauduleux en Afrique. Les mariages entre Français et étrangers représentent désormais près de 30 % des mariages transcrits dans notre état civil ; la moitié de ces 90 700 mariages ont été célébrés à l'étranger en 2005 ; la progression en dix ans des mariages de Français au Maghreb et en Turquie a explosé de 731 %. En 1994, ils étaient 1 129 ressortissants algériens à épouser un Français. En 2005, ils sont 12 457. Onze fois plus. L'amour, bien sûr Sopo !

En vérité, c'est l'échec de l'intégration qui nourrit l'immigration d'aujourd'hui. Dans les cours de récréation de nos écoles, les enfants se regroupent par clans ethniques qui s'ignorent ou se détestent : "Les rebeus, les reunois, les feujs, les noichs ou les caifrans". Et l'insulte suprême est : "Sale Français !" Les enfants juifs sont interdits d'école publique dans nombre de banlieues et sont contraints de se replier sur les écoles confessionnelles. Les bandes ethniques s'affrontent à la gare du Nord. Lors de la présidentielle, on a vu à l'oeuvre un terrifiant vote ethnique, comme l'a justement noté Jérôme Jaffré (Le Monde du 8 juin) : 94 % des électeurs qui se disent musulmans ont voté Ségolène Royal ; 77 % de ceux qui se disent catholiques pratiquants ont voté Nicolas Sarkozy.

Mais tout cela n'existe pas. Vous avez rêvé, braves gens. Tout va très bien, Madame la Marquise. C'est Dominique Sopo qui vous le chante. En lisant Sopo, j'ai compris que je n'étais qu'un prétexte. Sopo en veut au peuple français d'avoir voté pour des "députés extrémistes" (il parle d'élus UMP, pas de chemises brunes). Et aussi sans doute, un président extrémiste. Il reproche surtout aux "compagnons de route antiracistes" de rester silencieux. C'est triste de se retrouver seul. Mais peut-être les compagnons de route sont-ils sidérés par cette réalité que je décrivais à gros traits. Naïveté stupide de réactionnaire borné.

Zemmour vs Passi

Zemmour face à Jean-Marie Bockel (secrétaire d’Etat chargé de la Coopération et de la Francophonie), Passi, Smaïn à propos de l'amendement Mariani sur les tests ADN pour prouver une filiation dans le cadre d’un regroupement familial.



(France 2, On n'est pas couché, 13-10-07)

Zemmour vs Michael Youn


Zemmour face à Joey Starr




"Marrant" ou pas, il y a beaucoup de vrai dans ce que dit Zemmour !

vendredi 19 octobre 2007

Eric Zemmour vs Clémentine Autain & Francis Huster

Eric Zemmour dans l'émission de Thierry Ardisson "Tout le monde en parle" le 18 Mars 2006, pour présenter son livre "Le premier sexe".
Il est face à Clémentine Autain (PCF), Francis Huster et Michèle Bernier.





Biographie

Éric Zemmour est un journaliste politique français, grand reporter au service politique du quotidien Le Figaro. Il est né le 31 août 1958 à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) dans un milieu modeste (parents commerçants).

Après son diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris, il fait deux tentatives infructueuses pour intégrer l'École nationale d'administration. Éric Zemmour entre alors au Quotidien de Paris, sous la houlette de Philippe Tesson, où il devient journaliste au service politique (1986-1994).
Avec la disparition du journal en 1994, il devient éditorialiste à Info-Matin (1994-1995). Il intègre la rédaction du Figaro en 1996 comme journaliste politique. Éric Zemmour a également été, un temps, pigiste pour Marianne. Il est également chroniqueur politique au Spectacle du Monde.

Il est également l'auteur de portraits de Jacques Chirac et Édouard Balladur et d'essais politiques. Il a notamment publié en 2006 Le Premier sexe, un essai sur ce qu'il juge être une féminisation de la société, et a participé à l'élaboration des textes dans le film Dans la peau de Jacques Chirac de Karl Zéro et Michel Royer.

Il participe toutes les semaines à l'émission Ça se dispute, animée par Victor Robert sur I-Télé en compagnie de Nicolas Domenach de Marianne (qui a remplacé Christophe Barbier en septembre 2006). À partir de septembre 2006, il rejoint France 2 pour participer à l'émission du samedi soir de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, en compagnie de Michel Polac puis d'Éric Naulleau. Il a participé à Vendredi pétantes, sur Canal+, animée par Stéphane Bern jusqu'en juin 2006. Il participe également a l'émission "L'Hebdo", en tant qu'éditorialiste, sur France Ô(RFO) chaine destinée à l'Outre-Mer, entouré entre autre de Dominique Wolton.
Il a été membre du jury au concours d'entrée de l'ENA en 2006. En janvier 2008, il publie Petit Frère, livre dans lequel il attaque ce que certains qualifient d'« angélisme antiraciste ».


Ouvrages
Balladur, immobile à grands pas, Grasset, 1995 (ISBN 2246489717)
Le Livre noir de la droite, Grasset et Fasquelle, 1998 (ISBN 2246562511)
Le Coup d'État des juges, Grasset et Fasquelle, 1998 (ISBN 2246525519)
Le Dandy rouge, Plon, 1999 (ISBN 2259190588)
Les Rats de garde (co-écrit avec Patrick Poivre d'Arvor), Stock, 2000 (ISBN 2234052173)
L'Homme qui ne s'aimait pas, Balland, 2002 (ISBN 2715814089)
L'Autre, Denoël, 2004 (ISBN 2207254968)
Le Premier Sexe, Denoël, 2006 (ISBN 2207257444)